2019CinémaGastronomie

Pasta, pizza e fantasia nel cinema italiano

PIZZA, PASTA, FANTASIA et CINEMA

Dans les scénarii du cinéma italien, il n’est pas rare de se trouver à table avec Sophia Loren, Silvana Mangano ou le romain Alberto Sordi, pour ne citer que quelques grands acteurs de la belle époque du néo-réalisme et du cinéma tragi-comique transalpin.

La cuisine italienne est une cuisine de territoire, et le cinéma italien utilise les meilleures facettes à travers leurs actrices et acteurs, dirigés par de fameux réalisateurs tels que Roberto Rossellini, Luchino Visconti, Dino Risi, Federico Fellini, Ettore Scola, Marco Ferreri, Mario Monicelli…

L’Italie est le pays de la bonne « bouffe », le pays de naissance du « slow food ». Elle est immortalisée sur les écrans, le théâtre et la publicité, par des scènes de repas copieux animés généralement de convivialité, mais aussi de « sauces » aigres-douces.

 

L’image de la nourriture est considérée comme un symbole du cinéma italien, au point que l’Amérique a rebaptisé le genre « far west » de Cinecittà de Sergio Leone en « western spaghetti », sur une musique accompagnée d’Ennio Morricone.

L’histoire du cinéma italien, notamment durant la vague néo-réaliste chère à Vittorio De Sica, a eu recours à la table culinaire « made in Italy », pour enrichir les situations de personnages affamées dont l’origine remonte à la Commedia dell’Arte parmi lesquels le napolitain Pulcinella dont Totò en est démonstration cinématographique.

LES GLOUTONS DU CINÉMA ITALIEN

TOTÒ

  

SOPHIA LOREN 

 

 PEPPINO DI FILIPPO

 

  ANNA MAGNANI   

ALDO FABRIZI

   

 CLAUDIA CARDINALE

 

  ALBERTO SORDI

 NINO MANFREDI

   

CARLO VERDONE

 

 … et bien d’autres comédiens gourmands … 

Monica Vitti – Gina Lolobrigida – Bud spencer -Terence Hill – Ugo Tognazzi – Marcello Mastroianni – Vittorio Gassman

 

 

CINÉMA ITALIEN ET GASTRONOMIA

Miseria e nobiltà (Misère et Noblesse) di Mario Mattoli – 1954

Lorsqu’il s’agit de nourriture, on pense à Totò debout sur la table, dansant sur la table pour la gloire des spaghettis, tel le Pulcinella repu, prêt à satisfaire sa faim permanente en avalant des quantités de pâtes tout en les engloutissant tant dans sa bouche que dans les poches de son manteau.

 

L’ORO DI NAPOLI (L’or de Naples) de Vittorio De Sica -1954

 

Vendeuse de pizza à crédit, Sofia, une femme plutôt volage oublie chez son amant, la bague que son mari lui a offerte (Pizza à crédit),

 

 

RISO AMARO (Riz amer) de Giuseppe De Santis – 1949

On cultive le riz notamment dans les plaines de Pavie et Novara jusqu’aux confins de la Vénétie.

Silvana Mangano joue le rôle d’une « mondina », une saisonnière des rizières inondées, employée au dur labeur du désherbage de la surface exploitée et du repiquage des plants, une culture qui s’accomplit les jambes dans l’eau, sous le soleil et insectes.

Âgée de 19 ans, Miss Roma 1946, C’est son premier grand rôle. Tourné et réalisé en 1949 par Giuseppe de Santis, « Riso amaro » fait partie du cinéma néo-réaliste italien.

 

I SOLITI IGNOTI (Le Pigeon) de Mario Monicelli – 1958

 Le film de Monicelli, candidat à l’Oscar du meilleur film étranger 1959, présente des voleurs ratés tentant de s’introduire dans la pièce du coffre du Mont de Piété. Or, ils se retrouvent dans une cuisine et dépités, savourent des pâtes aux pois chiches… Une curiosité : le scénario comprend des pâtes et des haricots, c’est Marcello Mastroianni, (l’un des voleurs), qui demande qu’il soit remplacé par des pâtes et des pois chiches.

 

AMARCORD de Federico Fellini – 1973

Comédie autobiographique et romancée de Federico Fellini, parmi les scènes les plus cocasses, il y a celle du repas à la table familiale où le père s’emporte contre son fils après avoir commis une espièglerie. Scène épouvantable et comique où le père est prêt à corriger l’enfant alors que la mère s’interpose avec le prétexte de se tuer et d’empoisonner le prochain potage avec de la strychnine.

 

 

LADRI DI BICICLETTE (Le voleur de bicyclette) de Vittorio De Sica – 1948

C’est l’histoire d’un père de famille qui parvient à trouver du travail, jurant qu’il possède un vélo pour pouvoir exécuter sa tâche quotidienne : coller des affiches dans les rues de la ville. Sa famille est modeste, il a une femme qui se tue au travail, un bébé et un fils, qui travaille à une pompe à essence. Et lorsque le père se fait voler sa bicyclette dans la rue, le voici démuni, honteux de rentrer chez lui. Quelques scènes viennent rappeler au spectateur que l’enfance n’est pas loin, notamment lors de la scène du restaurant, où l’enfant rêverait bien d’un plat aussi copieux qu’un autre garçon de son âge dans la même salle… le cuisinier lui propose la Mozzarella in carrozza, la tranche de mozzarella panée et frite.

Réalisé en 1948 par Vittorio De Sica, c’est une œuvre majeure du néo-réalisme avec un autre film de Vittorio De Sica : « Miracle à Milan ».

 

 

LA GRANDE ABBUFFATA (La grande bouffe) de Marco Ferreri – 1974

 

C’est l’histoire de quatre amis qui s’ennuient à Paris et qui décident de se suicider. Entièrement basé sur la nourriture, le film se réfère à une orgie gastronomique combinée de sexe et de frénésie suicidaire : un immense scandale lors de sa présentation au Festival de Cannes  »

Dans le chef-d’œuvre de Ferreri, les quatre protagonistes sont Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Philippe Noiret et Michél Piccoli. Quatre grands acteurs, mais aussi quatre mangeurs notables, Tognazzi a toujours été célèbre pour ses recettes et sa passion pour la cuisine, Mastroianni est rappelé par tous ses amis comme un bon mangeur de nourritures simples et authentiques, prêts à tout pour une assiette de pâtes et de haricots (la pasta et fagioli, plat national).

 

C’ERAVAMO TANTO AMATI (Nous nous sommes tant aimés) d’Ettore Scola -1974

 

Comédie douce-amère de l’histoire italienne de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970, l’amicale tablée n’est pas l’élément principaldu film, mais elle est présente dans la séquence mémorable du film, celle qui reste dans la mémoire collective : les spaghettis sont réconciliants.

Gassman, Manfredi et Satta Flores trinquent à la nouvelle amitié devant une belle assiette de spaghettis et un bon verre de vin.

 

 

PRANZO DI FERRAGOSTO (Déjeuner du quinze août) de Gianni di Gregorio – 2008

Le film raconte l’histoire délicieuse d’un fils aux prises avec sa mère, une bourgeoise romaine rejointe par la mère de l’administrateur et la mère du médecin. Le pauvre homme se retrouve alors à devoir organiser pour les gentilles vieilles dames, un déjeuner (de Ferragosto) dans une Rome vidée de sa population partie en week-end. Les querelles, conflits, les régimes et autres sont le menu de cette journée romaine. Le menu : les pâtes cuites que l’une dévore malgré les interdictions du fils médecin, et le poisson pêché dans le Tibre. Et puis la nourriture devient le moyen d’unir plusieurs générations et de briser les distances.

 

BRUTTI, SPORCHI e CATTIVI (Affreux, sales et méchants) de Ettore Scola – 1976

 

Un succulent plat de pasta alla norma, voici le l’assiette que l’on présente à Nino Manfredi, aromatisé à la mort aux rats.

 

 

 

Mais il y en aussi d’autres : vous voyagerez en noir et blanc et en technicolor, avec

Viaggi in Italia et Paisà de Rossellini, Mamma Roma de Pier Paolo Pasolini, Il Giardino dei Finzi-Contini de Vittoria de Sica ou la grande Bellezza et Il Divo de Paolo Sorrentino…

 

RECETTES DANS LE CINÉMA ITALIEN

BUCATINI ALL’AMATRICIANA

 

 

 Giulio Andreotti (interprété par Toni Servillo) est un homme politique influent de la République Italienne. Son plat préféré dans le film « IL DIVO » de Paolo Sorrentino, ce sont les pâtes à l’amatriciana créée à Amatrice, une petite ville de la région du Latium.

 

 

 

 

Ingrédients pour quatre personnes :

  • 400 g de bucatini (ou spaghetti)
  • 1 demi piment rouge (peperoncino)
  • 1 verre de vin blanc sec
  • 150 g de guanciale (joue salée de porc coupée en petites tranches épaisses)
  • 3 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • 500 g de tomates mûres épépinées, coupées en cubes (ou pulpe de tomates en boîte, hors saison)
  • 4 cuillères à soupe de pecorino romano râpé frais
  • Sel et poivre du moulin

Préparation

  1. Chauffer à feu doux l’huile d’olive et le piment dans une poêle. Ajouter le « guanciale » et faire dorer jusqu’à ce qu’il devienne croquant.
  2. Verser le vin blanc sec et laisser évaporer. Retirer le « guanciale » de la poêle et égoutter. Jeter le piment.
  3. Ajouter les tomates et cuire pendant une dizaine de minutes à feu doux.
  4. Pendant ce temps, mettre les pâtes bucatini dans l’eau bouillante salée. À la fin d’une cuisson très al dente, les égoutter et les mettre dans la poêle.
  5. La cuisson des pâtes terminée, ajouter le guanciale et une partie du fromage pecorino romano en remuant les pâtes délicatement dans la sauce ainsi apprêtée. Saler, poivrer si nécessaire.
  6. Servir aussitôt dans les assiettes chaudes et parsemer du fromage restant.
  • À défaut de guanciale, on peut remplacer cet élément par de la pancetta tesa (poitrine de porc séchée)
  • L’ail peut aromatiser l’huile d’olive avant de le retirer et mettre le guanciale.

 

MACCHERONI « MO’ TE MAGNO » (Spaghettoni à la tomate, sauce instantanée)

 

 

Dans le film « Un Americano a Roma« , Alberto Sordi interprète le rôle d’un Romain qui s’identifie à John Wayne… mais lorsqu’il s’agit de nourriture, ce sont les « Maccheroni » qu’il préfère.

 

 

 

 

 

 

 

Ingrédients pour 4 personnes :

  • 400 g de spaghettoni
  • Huile d’olive
  • 1 gousse d’ail
  • 4 Tomates bien mûres, pelées, épépinées et coupées en petits dés.
  • Sel, poivre du moulin
  • 10 feuilles ciselées de basilic frais
  • Parmigiano Reggiano râpé frais (facultatif)

Préparation :

    • Porter à ébullition une grande casserole d’eau bouillante servant à la cuisson des pâtes.
    • Jeter les tomates entières et les retirer au bout de 30 secondes. Refroidir sous l’eau courante et enlever la peau. Couper en quarts, retirer les pépins et tailler en dés.
    • Dans une poêle suffisante, chauffer l’huile et mettre l’ail finement émincé.
    • Saisir à feu doux pendant quelques minutes sans bruler l’ail.
    • Ajouter les dés tomates et laisser cuire pas plus de 5 minutes. Saler et poivrer.
    • Pendant ce temps, cuire les spaghettis dans l’eau bouillante salée et les retirer très al dente pour les verser dans la poêle.
    • Mélanger pour que la sauce imprègne les pâtes. Rectifier l’assaisonnement.
    • Déposer quelques feuilles ciselées de basilic.
  • Parsemer de Parmesan frais râpé au moment (facultatif)

 

PASTA ALLA NORMA

 

Toujours à Rome, au cœur d’un faubourg insalubre, vit le groupe familial Mazzatella des « AFFREUX, SALES ET MÉCHANTS« , qui tentent d’empoisonner le chef de famille Giacinto (Nino Manfredi)

 

 

 

 

 

 

Ingrédients pour 6 personnes :

  • 500 g de penne lisce
  • 4 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • 1 oignon rouge
  • 1 gousse d’ail
  • 2 grosses aubergines
  • 500 g de pulpes de tomates
  • 200 g de ricotta salée (semi-dure)
  • Sel, poivre du moulin
  • 10 feuilles de basilic

Préparation :

  1. Découper les aubergines en cubes de 2 cm.
  2. Les poser pendant une vingtaine de minutes sur un plat et saupoudrer de sel afin d’extraire leur eau de végétation, puis les rincer et les essuyer.
  3. Dans une poêle suffisante, chauffer 2 cuillères de soupe d’huile et ajouter l’oignon et l’ail émincés. Faire suer à feu doux.
  4. Ajouter les aubergines et les faire dorer, puis les tomates. Assaisonner de sel et poivre selon goût et cuire pendant environ une vingtaine de minutes.
  5. Pendant ce temps, cuire les pâtes dans l’eau bouillante salée.
  6. A la fin d’une cuisson al dente, les égoutter et les verser dans la poêle.
  7. Mélanger en ajoutant les feuilles ciselées de basilic et la ricotta salée préalablement râpée.
  8. Servir aussitôt.

 

 

PASTA E CECI (alla pugliese)

 

A Rome, cinq malfrats sympathiques « I SOLITI IGNOTI » essaient d’atteindre le coffre de la banque du Mont de Piété. Pendant toute une nuit, dans un appartement voisin, ils tentent de perforer le mur…

 

 

 

 

 

Ingrédients pour 4 personnes :

  • 300 g de pois chiches
  • 400 g de ditali
  • 2 belles tomates mûres
  • 1 oignon doux
  • 2 gousses d’ail
  • Huile d’olive (quantité suffisante)
  • Sel, poivre du moulin

Préparation :

  1. La veille, mettre à tremper les pois chiches pendant douze heures
  2. Le lendemain, égoutter, rincer et cuire à découvert les pois chiches, démarrage à froid, dans l’eau non salée, pendant environ une petite heure à petit bouillon avec le gros oignon. S’assurer de la cuisson selon votre goût. Saler à mi-cuisson.
  3. Égoutter et réserver, conserver l’eau de cuisson pour la suite. Constituer une purée avec une centaine des pois chiches.
  4. Dans une poêle suffisante, chauffer l’huile d’olive et les gousses d’ail émincées. Ajouter ensuite les tomates pelées et détaillées grossièrement. Mettre les pois chiches et laisser mijoter pendant une vingtaine de minutes en versant un peu d’eau de cuisson.
  5. Pendant ce temps, cuire les pâtes dans l’eau des pois chiches additionnée de la purée de pois chiches selon les indications fournies sur le paquet.
  6. Servir en assiette en parsemant de poivre du moulin et un filet d’huile d’olive.

 

Réalisation et Mise en page

Alphonse Romano

 

Images et documentations

Sources diverses

F I N E

Co-production

ACFI

Visa MMXIX

© Alphonse Romano – tous droits réservés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *